Construire un Content system
#33 Interview de Kassandra Delibie, Content designer chez Criteo
Bien le bonjour đ
Quoi de mieux quâune bonne newsletter (et un bon soleil âïž) pour commencer la semaine ? Je suis de retour avec un sujet encore trop peu abordĂ© sur UX Content Craft, mais qui prend progressivement de lâampleur dans le monde de lâUX writing. Je laisse aujourdâhui la parole Ă Kassandra, qui nous partage sa mĂ©thodologie pour bĂątir un Content system (et le diffuser Ă toute lâĂ©quipe pour quâil soit utilisĂ© bien sĂ»r).
Au sommaire de cette nouvelle Ă©dition :
Construire un Content system - Interview de Kassandra Delibie, Content designer chez Criteo
Mon bébé que je ne suis pas peu fiÚre de vous présenter : Lorem
Les prochains événements francophones autour du Content design
Tour dâhorizon des jobs dâUX writer
Bonne lecture đ
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đïž Construire un Content system
Interview de Kassandra Delibie, Content designer chez Criteo
Kassandra est officiellement UX writer depuis plus de 3 ans. Elle prĂ©cise âofficiellementâ, car, comme beaucoup dâUX writers, elle faisait de lâUX writing de façon parcellaire dans son boulot de gestionnaire de projets digitaux/product designer, sans vraiment savoir quâil existe un nom pour ce mĂ©tier.Â
AprĂšs 3 ans dans cette entreprise et plusieurs rencontres (dont Pauline Thomas et Camille PromĂ©rat), elle se lance en UX writing, en freelance.Â
Pourquoi devenir UX writer ? 1. LâĂ©criture, ça a toujours Ă©tĂ© sa passion. 2. Ăa a Ă©tĂ© une grande source de frustration en tant que product designer : trop de dĂ©bats, difficile de trouver le consensus, pas de guidelines, les contenus se faisaient plutĂŽt sur un coin de table.Â
En juin 2021, Kassandra rejoint Criteo. En freelance, seule, elle avait lâimpression de tourner en rond et de partir trop tĂŽt : elle crĂ©ait des tons de voix, des guidelines, elle formait les designers, et sa mission se finissait. Ne pas pouvoir rester plus longtemps pour participer et voir Ă©merger les projets Ă©tait donc une seconde frustration.
Elle avait aussi envie de gagner en expertise aux cĂŽtĂ©s de personnes elles-mĂȘme expertes de leur mĂ©tier.Â
Pile au moment de ses questionnements, la head of design et la lead UX de Criteo la contactent. Elle commence en freelance, mais le fit est tellement parfait quâelle rejoint pleinement lâentreprise. Lâambition de lâĂ©quipe design Ă©tait alors de grandir et de devenir plus experte, et un budget Ă©tait disponible pour lâembauche dâun·e UX writer. De belles opportunitĂ©s et de nombreux challenges sâouvraient Ă Kassandra.
Les planĂštes sâalignaient.Â
Avant de rentrer dans le vif du sujet, posons quelques bases : comment est constituĂ©e lâĂ©quipe design et UX writing chez Criteo ?
Dans notre Ă©quipe âcoeurâ, en plus de la head of design et la lead UX, il y a une dizaine dâUX designers rĂ©partis sur des parties de produit ou des fonctionnalitĂ©s. Il y a Ă©galement 3 UI designers, qui rĂ©alisent notamment les maquettes et maintiennent le design system. Quant Ă lâUX writing, pour le moment, lâĂ©quipe se rĂ©sume Ă moi-mĂȘme (rires).Â
Notre antenne à New-York compte une UX writer, mais nous avons des périmÚtres, des rÎles et des méthodes complÚtement différents.
Il y aussi une vingtaine dâautres designers Ă©clatĂ©s sur dâautres produits de Criteo et dâautres marchĂ©s, que lâon souhaite faire converger progressivement.Â
Parmi tes missions, tu as commencé à concevoir le content system. Quel était le besoin initialement ?
Jâai rapidement mis le sujet sur la table, parce que je suis un peu obsĂ©dĂ©e par le systĂšme et lâorganisation (rires).Â
Aussi, au bout dâun certain temps Ă apprendre Ă connaĂźtre le produit et Ă travailler dessus, je commençais Ă tomber sur les mĂȘmes modĂšles (patterns). Inutile donc de rĂ©inventer la roue chaque fois. Il fallait fondamentaliser lâensemble.
Quand on est la seule personne dont le mĂ©tier câest dâĂ©crire, on peut se dire que câest facile de le faire, câest ton style, câest ta patte et tu sais comment Ă©crire les choses. Mais en UX writing, ce ne peut pas ĂȘtre le cas, surtout quand il y a plusieurs produits et que plusieurs designers, et mĂȘme des product managers ou des dĂ©veloppeurs, conçoivent les expĂ©riences. Ăa en devient rapidement chaotique dâun point de vue cohĂ©rence et cela prend Ă©normĂ©ment de temps de concevoir les contenus. Si on nâa pas un rĂ©fĂ©rentiel, on nây arrive pas.
Tu parlais de guidelines, que tu concevais lors de tes missions freelances. Quelle est la différence entre guidelines et content system ?
Les guidelines sont des grands principes dâĂ©criture, qui sont plutĂŽt statiques.
Dâun cĂŽtĂ©, il y a ceux qui permettent dâexprimer concrĂštement la voix. Dâun autre cĂŽtĂ©, il y a ceux conçus pour chaque tonalitĂ©. MĂȘme si certains peuvent ĂȘtre communs Ă plusieurs tonalitĂ©s.
Pour concevoir ces principes dâĂ©criture des tonalitĂ©s, je mâinspire beaucoup de ce que propose Torrey Podmajersky dans son livre Strategic Writing for UX : le voice chart. Je lâai adaptĂ© en tableau. Jây ai Ă©crit les principes par tonalitĂ©Â : la façon de sâexprimer, la grammaire, le champ lexical, les temps, etc.Â
Ă la diffĂ©rence, le content system permet dâincarner et de dĂ©cliner les principes dâĂ©criture (ou guidelines) dans les fonctionnalitĂ©s du produit, dans les composants du design system. Câest un vrai systĂšme : identifier des patterns de contenus et les distiller dans le produit. Ces patterns de contenus sont itĂ©ratifs et testables.
Je reviens sur ton discours sur les tonalitĂ©s. Et je vais complĂštement dans ton sens : les tonalitĂ©s sont bien plus importantes que la voix.Â
Atlassian en parle trĂšs bien dans son design system. La voix, câest notre personnalitĂ©. Le ton, câest notre humeur. Câest totalement ça : en fonction des moments, le ton change. Tu ne peux pas toujours ĂȘtre drĂŽle, ou rassurant, ou sĂ©rieux, etc. Tu augmentes ou tu baisses le volume de ta voix. Tu restes toi-mĂȘme, mais tu t'adaptes Ă la situation, au moment, Ă lâinformation donnĂ©e ou lâaction Ă demander Ă lâutilisateur·trice.
Ă lâheure oĂč lâon parle, oĂč en es-tu de la construction du content system ?
Avant dâarriver chez Criteo, Camille PromĂ©rat avait dĂ©jĂ fait un boulot formidable. Elle avait conçu la voix, elle avait commencĂ© Ă travailler sur les diffĂ©rentes tonalitĂ©s et un ensemble de guidelines.Â
Mon objectif Ă©tait donc dâaller encore plus loin, pour avoir une cohĂ©rence dans les produits de Criteo, dâautant plus quâils sont traduits dans plus de 10 langues.Â
1ïžâŁ Avec ma collĂšgue amĂ©ricaine, nous avons dâabord travaillĂ© sur certaines rĂšgles dâĂ©criture en anglais plus prĂ©cises, en dĂ©terminant par exemple si nous utilisions lâanglais amĂ©ricain ou britannique (la capitalisation, lâutilisation de âsâ ou de âzâ, et âoâ ou âouâ dans les mots, etc.). Tout en excluant pas mal dâĂ©lĂ©ments qui faisaient trop amĂ©ricains ou trop europĂ©ens. LâidĂ©e Ă©tant de parler un anglais compris par les Ă©quipes (et les utilisateurs·trices) et non pas dâutiliser un anglais natif (qui finalement nâest plus trĂšs rĂ©pandu).
2ïžâŁ Nous avons aussi travaillĂ© sur des rĂšgles dâinternationalisation. On sâassure dâune part que le contenu soit utile et clair pour lâutilisateur·trice mais aussi quâil soit facile Ă traduire, Ă adapter sur les autres marchĂ©s.
3ïžâŁ Ensuite, avec un UX writer freelance, Zayd Mawas, on a mis en place le cĂŽtĂ© plutĂŽt content system.
On a notre voix, on a nos guidelines dâĂ©criture, mais maintenant comment peut-on vraiment systĂ©matiser quelque chose que lâon fait au quotidien ?
Vous ĂȘtes donc entrĂ© progressivement dans le processus de conception du content system. ConcrĂštement, comment le concevez-vous ?
Dâabord, on a identifiĂ© 7 types de conversations que lâon a avec les utilisateurs et utilisatrices sur toute lâinterface.Â
On leur donne des bonnes nouvelles
On leur donne des mauvaises nouvellesÂ
On leur parle de sécurité ou de données sensibles
On les aide et les guide
On leur dit quâil y a un problĂšmeÂ
On souhaite les engager
On leur annonce quelque choseÂ
Pour chacune de ces conversations, on a retrouvĂ© plusieurs exemples de contenus dans lâinterface.Â
On a ensuite travaillĂ© sur lâĂ©motion des utilisateurs et utilisatrices dans chacune de ces conversations. Par exemple, quand on donne une mauvaise nouvelle, lâutilisateur peut ĂȘtre frustrĂ©.Â
LâidĂ©e Ă©tait donc dâajuster la tonalitĂ© de chaque conversation. Est-ce que la voix, dans sa forme brute, rĂ©pond au besoin Ă©motionnel ? Ou est-ce quâil faut la changer lĂ©gĂšrement ?
On a alors abouti à 3 variations de ton, et aussi 3 tonalités à part destinées à des moments trÚs particuliers. On a donc 6 variations en fonction des types de conversations.
Aujourdâhui, on finit dâĂ©crire les guidelines pour chacune de ces fonctionnalitĂ©s. En se posant toujours les questions suivantes : quels sont les buts ? Quâest-ce quâon cherche Ă faire ? Comment prĂ©senter lâinformation ? Etc. Câest un travail de fourmi pour documenter des micro-dĂ©cisions.
Avec les UI designers, on a crĂ©Ă© des ateliers autour dâĂ©chelles Ă©motionnelles, câest-Ă -dire une Ă©chelle graduĂ©e dâĂ©motions par conversation. Par exemple, pour annoncer une bonne nouvelle, lâĂ©chelle peut aller du âon sây attendâ jusquâĂ quelque chose dâexceptionnel.
LâidĂ©e Ă©tait de dĂ©finir les composants du design system qui correspondent Ă ces aspects Ă©motionnels. On range en quelque sorte les composants sur ces Ă©chelles Ă©motionnelles. Telle variante de tel composant, on va la mettre ici ou lĂ sur lâĂ©chelle. Bien sĂ»r, un composant peut ĂȘtre utilisĂ© pour plusieurs Ă©motions, et plusieurs conversations.
LâidĂ©e aussi, avec ces ateliers, est de sensibiliser les designers et de âretourner la vapeurâ : quand vous concevez, nâallez pas chercher tel composant tout de suite, rĂ©flĂ©chissez Ă ce que vous voulez dire aux utilisateurs·trices (quelle est la conversation) et donc quelle est la panoplie de composants qui peuvent fonctionner pour faire passer le message.Â
On nâen est pas encore lĂ , mais lâobjectif final est dâavoir des sortes de templates de contenus directement dans les composants du design system.
Peux-tu donner un exemple concret ?Â
On a par exemple un composant dâinformation. Il est utilisĂ© quand il ne se passe rien de particulier, il sâagit dâune information basique, câest trĂšs neutre. Finalement, on sâest rendu compte que ce composant pouvait aussi faire lâaffaire pour une alerte de trĂšs faible intensitĂ©. Par exemple : âDans 2 mois, ton moyen de paiement va arriver Ă expiration.â Pour le moment, il nây a pas dâurgence, mais câest quand mĂȘme important dâalerter lâutilisateur·trice lĂ -dessus.
Bien sĂ»r, le mĂȘme composant peut ĂȘtre utilisĂ© dans des conversations diffĂ©rentes.Â
En construisant le content system, on offre donc dâautres portĂ©es dâentrĂ©e pour lâutilisation des composants.
Le design system regroupe des composants qui sont assez fixes (mĂȘme si un design system est amenĂ© Ă Ă©voluer en fonction de lâĂ©volution des pratiques et dâun produit). A contrario, dans un content system, tu ne peux pas Ă©crire des textes quâil te suffira de rĂ©utiliser dans le produit par la suite. Câest ça toute la complexitĂ© dâun content system.
Oui, je suis dâaccord. Il y a des moments oĂč tu peux reproduire certains contenus. Par exemple : pour un empty state (Ă©cran ou partie dâĂ©cran vide) oĂč il nây a pas de donnĂ©es, tu peux rĂ©utiliser le mĂȘme type de contenu.
Tout lâenjeu dâun content system, câest dâoffrir la possibilitĂ© de crĂ©ation tout en guidant.Â
Jâai une image assez parlante en tĂȘte, qui mâa marquĂ©e quand jâĂ©tais au lycĂ©e : en poĂ©sie, on Ă©tudiait la structure des alexandrins. Comment faire pour Ă©crire ce genre de poĂšme alors que câest tellement restrictif ? Mon prof de français, Ă lâĂ©poque, mâavait dit : câest dans la restriction que vient la crĂ©ativitĂ©. Jâai adorĂ© cette vision.Â
Lâesprit humain est fait de telle sorte que si tu ne lui donnes pas de limites, il ne sait pas oĂč aller. Si tu lui donnes un cadre, il va aller se cogner contre ces barriĂšres, et câest lĂ oĂč câest intĂ©ressant, câest lĂ oĂč la crĂ©ativitĂ© se rĂ©vĂšle.
Le content system a pour objectif de cadrer la pratique tout en laissant la possibilitĂ© dâexprimer sa crĂ©ativitĂ©.
De mon cĂŽtĂ©, il y avait aussi lâenjeu de systĂ©matiser mon job pour aller plus vite. Que je ne passe pas trop de temps Ă chercher une structure de phrase alors quâil y a dĂ©jĂ des patterns qui existent. Si cela marche bien, dans un certain type de conversation, que les utilisateurs et utilisatrices sont habituĂ©es Ă cette structure, autant me et leur faciliter le travail.Â
Dans pas mal de guidelines ou de content system, on retrouve des doâs and donâts. Que penses-tu de cette approche ? De mon cĂŽtĂ©, je trouve que lâintention est bonne, mais cela peut vraiment restreindre les Ă©quipes lors de la crĂ©ation de contenus. Il nây a rien qui soit blanc ou noir. Les contenus jouent sur la nuance.Â
Jâutilise des doâs and donâts pour des guidelines fixes, comme la capitalisation, la ponctuation, les espaces, etc.
Mais je suis dâaccord avec toi pour le reste. Il nây a pas de bonne ou mauvaise rĂ©ponse. Les tonalitĂ©s, par exemple, sont des tendances. Je vais plutĂŽt Ă©crire âĂ©vitez/privilĂ©giez ce champ lexicalâ. Â
Mais ce que je vois quand je donne des formations notamment (ndlr, au Laptop), câest quâon est formatĂ©, pour un exercice, Ă avoir des rĂ©ponses. Certains de mes Ă©lĂšves sont dĂ©stabilisé·es parce que je ne leur donne pas les corrigĂ©s. Je leur donne des orientations sur ce quâils ou elles peuvent amĂ©liorer.Â
Si on respecte les grandes guidelines et les rĂšgles de lisibilitĂ©, le contenu est clair, le principal est lĂ .Â
Mais maintenant, il faut le tester. Il nây a que comme ça que lâon peut savoir si le contenu est bon. Il nây a que les utilisateurs et utilisatrices qui peuvent le dire (pas ton collĂšgue, pas ton boss).   Â
Tout Ă fait dâaccord. Dans notre mĂ©tier, il faut Ă©viter de faire revoir le contenu par plusieurs personnes encore et encore. Car, au-delĂ des rĂšgles dâĂ©criture, chaque personne a son opinion, et un contenu peut ĂȘtre Ă©crit diffĂ©remment selon les personnes. Tout le monde aura toujours une opinion diffĂ©rente.
Cela me fait penser⊠Dans son livre Leading Content Design, que jâai adorĂ©, Rachel McConnell donne un template de feedback. On y retrouve les catĂ©gories autour desquelles vous pouvez donner un feedback :Â
Ce nâest pas correct (câest faux)
Ce nâest pas en rapport avec la marque
Il y a un problĂšme lĂ©galÂ
Il y a un problĂšme dâutilisabilitĂ©Â
Ce nâest pas cohĂ©rent avec ce que lâon a pu dire jusquâĂ prĂ©sent
Ce sont les seules raisons pour lesquelles vous pouvez avoir un retour sur vos contenus.
Je trouve ça un peu violent (rires), mais en mĂȘme temps, câest trĂšs vrai.
Si tout est cochĂ©, et si finalement tu nâaimes pas ce que jâai conçu, câest ton problĂšme.
Mais dans la rĂ©alitĂ©, câest tout de mĂȘme une discussion qui est dure Ă avoir.
Je vais bien noter ces raisons pour les ressortir si besoin ! (rires)
Tu parlais de tester les éléments du content system. Que veux-tu dire par là  ?
Avec lâUX researcher, on commence Ă mettre en place des tests purement liĂ©s au contenu.
JusquâĂ prĂ©sent, dans les tests dâutilisabilitĂ© organisĂ©s par les designers, je mettais mon grain de sel, je leur demandais de faire tester certains Ă©lĂ©ments de contenu pour mâassurer de leur comprĂ©hension.
LâidĂ©e est donc de fondamentaliser les tests de contenus. Pour ainsi avoir des donnĂ©es sur la tonalitĂ© quâon a employĂ©, lâutilitĂ© et la clartĂ© des contenus, et ainsi valider ou invalider le pattern. Si ce nâest pas compris par lâutilisateur ou lâutilisatrice, on peut se poser les questions suivantes : ce nâest peut-ĂȘtre pas le bon ton ou pas le bon composant.
Si tu ne testes pas, ça reste juste de simples guidelines. Tester permet de faire Ă©voluer le content system tout comme le design system, pour ĂȘtre le plus pertinent possible pour les utilisateurs et utilisatrices.
AprÚs ce travail de conception, comment diffuser et faire en sorte que le content system soit intégré dans les pratiques ?
Le faire pendant la conception. Ă chaque fois que lâon mĂšne un travail liĂ© Ă la conception du content system, jâinclus les UX & UI designers et lâUX researcher autant que possible. Dans les ateliers, on se demande toujours : comment est-ce quâon propose lâinformation aux utilisateurs·trices ? Par quels modĂšles passe-t-on ? Est-ce quâil y a des trous dans la raquette Ă lâheure actuelle ? Est-ce quâon utilise certains composants et certains patterns dans certains types de conversations alors que ce ne sont pas les plus pertinents ?
Ces questions nourrissent mon travail pour le content system dâune part, et dâautre part ça sensibilise les designers.Â
Câest un travail collaboratif. Câest long, câest fastidieux, mais tu ne peux pas le faire seul·e. Tu le fais pour la conception, en intĂ©grant ton travail directement dans les outils de conception. Alors tu ne peux pas travailler sur le content system sans les designers.
Construire ensemble, câest dĂ©jĂ une bonne premiĂšre Ă©tape pour assimiler et appliquer.
En plus des Ă©quipes design, est-ce que le content system va profiter Ă dâautres Ă©quipes ?
Jâadorerais ! Mais pour le moment, mon travail se limite exclusivement au produit, câest-Ă -dire Ă lâinterface.Â
Le content system, tel que je le conçois, est trĂšs design oriented. Mais jâespĂšre pouvoir y intĂ©grer des conversations types sur Intercom ou des articles du centre dâaide par exemple. Parce que ça fait complĂštement partie de lâexpĂ©rience.
Quels sont tes conseils pour concevoir un content system clair, utile Ă tous et Ă toutes, et qui permette dâassurer la cohĂ©rence dans le produit ?
Je dirais dâabord que, comme tout travail de design, vous ne pouvez pas concevoir le content system sans les utilisateurs·trices. Et lĂ , vos premiers utilisateurs et utilisatrices, ce sont les designers.
Vous nâĂȘtes pas obligé·e de mettre tout le monde dans la boucle, car cela peut devenir infernal. Mais faites des exercices avec les UI designers, faites-en dâautres avec les UX. Et intĂ©grez les conclusions dans le content system.
La deuxiĂšme chose, câest dâaller sur le terrain et fondamentaliser (oui, câest le terme n°1 de cet Ă©change) ce que vous pouvez recueillir dans les entretiens utilisateurs.
BĂątissez les tonalitĂ©s dâaprĂšs des tendances naturelles que vous avez perçu lors des entretiens ou dans des verbatims.
Et derniĂšre chose : intĂ©grez le content system dans les outils des designers pour favoriser son utilisation. Si le design system est dans Figma, Ă©laborez le content system au mĂȘme endroit. Si câest sur Zeroheight, faites-le dessus.
Les ressources incontournables de Kassandra
Strategic Writing for UX, de Torrey Podmajerski (la bible de Kassandra pour Ă©laborer la voix et les tons)
Content Everywhere - Strategy and Structure for Future-Ready Content, de Sara Wachter-Boettcher
Designing for emotions, dâAaron Walter (pour savoir comment engager les utilisateurs·trices)
Aussi, allez fouiller dans les design systems des autres entreprises, tel que celui dâAtlassian.
Bien sĂ»r, toutes ces ressources ont dĂ©jĂ rejoint le centre de ressources pour progresser en Content design đ
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Les prochains événements autour du Content design
Book Club / Wake Up America, de John Lewis et Andrew Aydin - par Content Design FR
Mardi 21 mars, de 18h à 19h45 (heure française)
La formation Ă lâUX writing avec Lorem : quoi, comment ? - par⊠moi-mĂȘme & Clara Perrot đ
Nous vous dĂ©voilerons le programme de notre premiĂšre formation en ligne Ă lâUX writing (je vous parle de Lorem un peu plus bas)
Mercredi 5 avril, 18h30 (heure française)
đ Ăa recrute !
Qonto est Ă la recherche dâUX writers seniors pour son marchĂ© Allemand
Yassir cherche toujours toujours sa perle UX writer (Berlin ou remote)
Vous entamez une transition vers le Content design ? Et si vous faisiez un stage chez The Fork ?
Le groupe AVIV recrute un·e UX writer en Allemagne (si jamais vous voulez bouger)
So Digital Paris recherche un·e UX writer freelance, bilingue Français/Anglais pour un gros client (mi-temps sur un an) - Contactez Lola Regaldi
Maison de luxe cherche UX writer confirmé·e freelance pour une mission à Paris de 3 mois minimum
đ Envie de vous former Ă lâUX writing ?
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Keskecé ?
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Nous avons annoncé la création de Lorem il y a un mois.
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Fin avril, on sort notre toute premiĂšre formation en ligne pour acquĂ©rir les bases de lâUX writing.
Ă cette occasion, si la formation vous intĂ©resse, on rĂ©pond Ă toutes vos questions (objectifs, programme, pĂ©dagogie, prix, formatâŠ) lors dâun live le 5 avril.
Bien sĂ»r, si vous avez des questions, nâhĂ©sitez pas Ă me les poser par retour dâe-mail đ